Arbres fruitiers et d’ornements

 

L’époque des cloques

Les champignons du genre Taphrina, communément connus sous le nom de cloques, provoquent des déformations plus ou moins importantes des feuilles qui prennent un aspect boursouflé.

Au printemps, les jeunes feuilles se couvrent de taches ou apparaissent cloquées dés le débourrement, s’enroulent, s’épaississent, rougissent et se couvrent à la face inférieure d’un feutrage plus ou moins blanchâtre. En l’absence de photosynthèse, les pousses infectées s’allongent anormalement et meurent. L’expression des symptômes est due à une reprise des divisions cellulaires aboutissant, soit à la prolifération anarchique de bourgeons à bois (nombreux rameaux serrés appelés «balais de sorcières», principalement à l’automne après la chute des feuilles, port buissonnant). Aucune floraison ne peut avoir lieu sur les rameaux parasités.

Biologie de la cloque du pêcher

Le champignon Taphrina déformans se conserve en hiver sous forme d’ascospores dans les infractuosités de l’écorce, les écailles des bourgeons, ce qui favorise les contaminations précoces, ou à la surface du sol. Un hiver doux et humide favorise la survie des spores. Les symptômes apparaissent surtout au printemps mais les manifestations du champignon peuvent se poursuivre jusqu’au milieu de l’été, selon les conditions climatiques. Les premières contaminations sont celles qui entrainent le plus de dégâts. Elles ont lieu au niveau des bourgeons, au début du printemps lors de l’émergence de la première feuille. Les attaques sur les feuilles des jeunes pêchers se produisent préférentiellement à des températures comprises entre 10° C et 21 ° C. La germination ne peut avoir lieu en dessous de 8° C et est stoppée au dessus de 30° C. Au moment de l’émergence des feuilles, le développement de la maladie est favorisée par l’eau libre qui entraine les spores vers les bourgeons. Ainsi, une pluviométrie supérieure à 10 mm en 24 heures (en milieu naturel) est une condition climatique augmentant les risques d’infestation. Toutefois si les spores sont très résistantes à la dessication, une humidité excessive entraîne rapidement leur destruction. Les attaques répétées du champignon affaiblissent les arbres qui deviennent plus sensibles aux autres agressions parasitaires, physiologiques et climatiques.

Les cloques dues aux champignons du genre Taphrina peuvent se rencontrer sur cerisier (Taphrina cerasi) très présente sur le secteur de Tende en 2015, sur prunier (Taphrina pruni) qui se caractérise par de jeunes fruits déformés et allongés, sans noyau et à pulpe coriace, sur fougères (Taphrina athyrii), sur érable (Taphrina pseudoplatani), sur aulne (Taphrina alni), sur bouleau (Taphrina betulina), sur peuplier (Taphrina populina), sur poirier (Taphrina bullata), sur aubépine (Taphrina crateagi), sur chêne (Taphrina quercina), sur micocoulier (Taphrina cellidis et Taphrina ulmi).

La lutte contre des cloques démarrera par le ramassage et le brulage ou le compostage (50° C minimum au cœur du tas de compost, activateur biologique et arrosages recommandés) de feuilles mortes au sol. Des traitements avec des produits cupriques (nombreuses spécialités  commerciales) se feront au stade B (gonflement) et C (pré-débourrement) ainsi qu’au début de la chute des feuilles en automne. On pourra , aussi , utiliser en cours de saison de l’ISOCUIVRE ( produit à base d’extraits végétaux et d’essences de plantes aromatiques ) . Certains producteurs utilisent des extraits de prêle dès l’ouverture des bourgeons et en cours de culture.

En conventionnel on pourra utiliser dés l’ouverture des bourgeons des substances chimiques : consultez la base E-phy.

CAPORALINO MARCEL – SAS TERRES D’AZUR