Accident phytosanitaire par les pesticides

En culture

Accident phytosanitaire par les pesticides

Qu’elles proviennent d’une négligence lors de traitement phytosanitaire ou d’un manque d’innocuité d’une substance antiparasitaire, les phytotoxicités causent chaque année des brûlures, déformations, voire des dépérissements de végétaux cultivés.

Chaque produit phytosanitaire mis sur le marché est autorisé pour un ou plusieurs usages à une dose et dans des conditions d’emploi précises. Dans certaines situations, dépendantes de la sensibilité des végétaux, du matériel d’application et des facteurs météorologiques, le pesticide peut être agressif sur un ou plusieurs organes végétaux : fleurs, fruits bourgeons, jeunes pousses, rameaux, feuilles, tiges, racines.   Les symptômes sont propres à chaque cas : brûlure, nécrose, retard de croissance, développement anarchique, entre-nœuds très courts, feuille en cuillère, gaufrage, blanchiment, jaunissement, brunissement, défoliation, mort partielle ou totale de la plante.

Des fongicides systémiques sont connus pour bloquer provisoirement la croissance des plantes et marquer le feuillage  par températures inférieures à 5° C, d’autres produits phytosanitaires appliqués par températures élevées sur jeunes plants herbacés, plantes vertes ou potées fleuries cultivées sous serre, provoquent  des brûlures sur les parties vertes. Les feuilles de certains végétaux, comme le figuier sont très sensibles aux insecticides formulés en émulsion. Chez les particuliers, les bombes aérosols causent des brûlures sur certaines plantes à cause  surdosage ou de la sensibilité naturelle des végétaux à ce type de formulation.  Les phytotoxicités les plus fréquentes sont d’origine herbicide, il peut y avoir un manque de sélectivité sur une culture, une certaine volatilité de l’herbicide, une dérive par le vent, un sol trop filtrant en trop pentu, une distance trop faible par rapport à des végétaux cultivés.

Une autre phytotoxicité fréquente c’est le «surdosage» cette pratique trop courante n’apporte aucune efficacité supplémentaire, mais pollue souvent l’environnement par ruissellement , est plus coûteuse et peut intoxiquer les cultures. La sensibilité des cultures  peut varier suivant les espèces et les variétés d’un même genre botanique. Les intoxications de végétaux d’origine insecticides ou fongicides, peuvent  provenir d’une fréquence de traitements trop rapprochés.

Autres cas de phytotoxicité : le mélange des produits. Même si les associations extemporanées de produits phytosanitaires se justifient sur le plan agronomique (protection multirisques), et économique (moins de passage), ils nécessitent en principe d’être évaluées et enregistrées pour une meilleure sécurisation lors de l’utilisation. Les mélanges hasardeux peuvent se traduire par des intoxications de végétaux ou de résidus de pesticides dans les denrées consommables. Enfin, le grand classique c’est le pulvérisateur mal rincé. Un appareil mal rincé après un désherbage, et le traitement d’après (fongicide ou insecticide) peut provoquer une brûlure généralisés sur les cultures.

Pour éviter ce problème de phytotoxicité, il sera judicieux de réfléchir avant d’intervenir sur une culture.

Ne traiter que si nécessaire, acheter un produit autorisé sur le plante à soigner, demander conseil à un vendeur certifié. Si le nom de la plante ne figure pas sur l’étiquette du produit mais est compris dans une catégorie végétale (exemple : «cultures florales diverses» pour un gerbera), réaliser un traitement-test sur quelques plantes, puis attendre quelques jours avant de généraliser l’application à toute la culture. Ne pas pulvériser en pleine chaleur, mais le matin ou le soir selon la saison (en automne, hiver les traitements réalisés le soir sont à prescrire, car le végétal traité reste mouillé la nuit et cela peut favoriser l’installation de champignons comme le botrytis). Éviter de traiter les jeunes plants et les végétaux fragiles avec des produits huileux. Avoir un pulvérisateur pour les traitements fongicides et insecticides et un pulvérisateur pour le désherbage; procéder de même avec les récipients servant à la préparation des bouillies phytosanitaires. Pour le désherbage il faut avoir un appareil équipé de buse à fente ou à miroir, d’un cache anti-dérive avec une pression de 1 à 2 bar. Ne jamais épandre un désherbant non sélectif à action racinaire à proximité des cultures, ni à l’aplomb de la couronne d’un arbre en sol filtrant ou dans la cuvette de plantation. Éviter de marcher pendant quelques jours sur la zone traitée. Si la phytotoxicité est due à un produit de contact, vous avez la possibilité d’arroser le feuillage pour lessiver le pesticide, si elle est due à un produit systémique, il faudra apporter un engrais avec des acides aminés pour stimuler la végétation et diluer la substance dans le flux de sève, si le produit en cause est un désherbant racinaire, on pourra incorporer de l’humus au pied des végétaux.

Marcel CAPORALINO

SAS TERRES D’AZUR

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