MAÎTRISE DES ALEURODES (mouches blanches )
TRIALEURODES VAPORARIORUM (l’aleurode des serres) est l’un des principaux ravageurs des cultures légumières et ornementales sous serre. Les larves d’aleurode ont besoin de nombreuses protéines pour leur croissance et consomment donc de la sève de plante en grande quantité. Celle-ci contient une forte proportion de sucre et l’excédent est excrété sous forme de miellat. Les plantes ont un retard de croissance et la fumagine se développe sur le miellat réduisant la photosynthèse et la transpiration. L’aleurode des serres peut transmettre quelques virus.
BEMISIA TABACI (l’aleurode de la tomate) provoque pratiquement les mêmes symptômes directs (piqûres, feuilles souillées de fumagine…) que T. vaporariorum. En plus de ces dégâts B. Tabaci peut transmettre une trentaine de virus dont les plus importants sont les géminivirus (TYLCV).
ENCARSIA FORMOSA est le parasitoïde classique de la mouche blanche trialeurodes vaporariorum. C’est l’un des premiers ennemis naturels utilisés dans l’histoire du biocontrôle. Une fois qu’une larve d’aleurode a été repéré un œuf est inséré. A la fin du développement larvaire, la pupe devient noire et le nouvel adulte émerge par un trou de sortie. Encarsia est l’un des ennemis naturels les plus fiables dans des conditions tempérées. Cet auxiliaire a des capacités de recherche très élevées et une «alimentation animale» très intense, ce qui est très important pour le contrôle de trialeurodes, car de nombreux adultes sont tués pour obtenir une source alimentaire. Les introductions doivent commencer tôt et doivent être répétées chaque semaine.
ETMOCERUS EREMICUS est une petite guêpe qui parasite les jeunes stades larvaires de trialeurodes vaporariorum et bemisia tabaci. Ce parasitoïde s’adapte bien aux températures chaudes. Les aleurodes parasités deviennent de couleur ambrée. Il est possible en transparence d’observer son développement jusqu’à la formation d’un nouvel adulte qui émerge de la pupe par un trou circulaire. La femelle adulte à 25° C, peut vivre jusqu’à 12 jours et pondre plus de 50 œufs. Il faudra prévoir plusieurs introductions répétées.
MACROLOPHUS PYGMAEUS est un prédateur considéré comme un pilier du biocontrôle des mouches blanches sur cultures légumières et florales sous abris. Tous les stades sont mobiles et attaquent les différentes formes de trialeurodes et bemisia. Macrolophus P. se développe également sur d’autres ravageurs tels les acariens, les pucerons mais aussi sur les œufs et jeunes larves de Tuta absoluta, ce qui peut contribuer à assurer son contrôle. Les lâchers se feront tôt avant même la détection de la mouche blanche, pour permettre un établissement rapide.
AMBLYSEIUS SWIRSKII est un petit acarien très bien adapté aux climats chauds. Ce prédateur se nourrit en particulier des œufs et des jeunes stades larvaires de mouche blanche, des petites larves de thrips, amis aussi de pollen. Grâce à son régime polyvalent, il est capable de s’établir facilement dans diverses cultures pendant les saisons chaudes et ensoleillées. Ses performances diminuent durent les saisons froides. A introduire très tôt pour anticiper son développement en culture.
DELPHASTUS CATALINAE est une petite coccinelle spécialisée pour le contrôle des aleurodes dans les cultures ornementales et maraîchères. Les adultes et les larves se nourrissent des oeufs et des stades immatures des aleurodes . En cas d’absence de nourriture , Delphastus c. peut se nourrir d’acariens et de pucerons. Les adultes se nourrissent aussi de miellat. La disponibilité d’autres sources de nourriture lui permet de survivre lorsque ses proies sont encore relativement rares. Les meilleures performances sont atteintes entre 22 et 26°c. Delphastus catalinae évite d’attaquer les aleurodes parasitées , il est donc compatible avec l’utilisation de guêpes parasitoïdes comme Encarsia formosa et Eretmocerus eremicus.
Quelques pièges chromatiques jaunes placés dans les cultures vous permettront de piéger les premiers adultes d’aleurodes et anticiper vos lâchers d’auxiliaires.
Marcel Caporalino
SAS TERRES D’AZUR