Cétoine dorée, cétoine grise : Redoutées mais bénéfiques

La cétoine dorée est un magnifique coléoptère aux reflets métalliques. A partir de mi-avril début mai, il vient se nourrir sur les fleurs de roses, pivoines, celles de pommier, poirier lui conviennent aussi.

La cétoine dorée (cetonia aurata) mesure entre 14 et 20 mm, sa coloration la plus fréquente est le vert, mais il en existe de toutes sortes de variantes : bronze, noir bleuté, doré… mais toujours avec un aspect métallique, et surtout avec des taches blanches, sortes de lignes dans la partie arrière des élytres. La tête, le thorax et les élytres sont toujours de la même couleur. Le pronotum est fortement ponctué sur les côtés. Ce coléoptère vole avec facilité, avec les élytres fermés, ce qui est rare, mais un décrochement latéral permet le passage des ailes membraneuses.

La larve que l’on retrouve souvent dans le compost car elle se nourrit de végétaux en décomposition, à une courbure régulière en «C», elle est ronde et trapue avec une petite tête et un gros derrière avec pilosité bien visible, plus ou moins abondante; ces pattes sont courtes, elle est très mobile y compris sur le dos. Elle est souvent confondue avec la larve de hanneton qui a une courbure irrégulière dite en «cédille», une grosse tête, un petit derrière et peu de poils. Ses pattes sont relativement longues, mais elle est incapable de se déplacer lorsqu’elle est sur le dos. Si la larve de cétoine dorée est bénéfique en agriculture car elle mange les végétaux en état de décomposition, la larve de hanneton est un ravageur car elle consomme les racines vivantes.

On rencontre les cétoines dorées dans des endroits bien exposés au soleil, on les voit se poser sur les fleurs dont ils se nourrissent. La ponte a lieu en mai-juin, avec l’éclosion de la larve au printemps suivant, parfois au début d’été. La larve vit 3 ans dans le sol.

La cétoine grise (oxythyrea funesta) est de couleur noire avec de nombreuses petites taches blanches irrégulièrement dispersées sur les élytres, dont la taille ne dépasse pas 10 mm de long, est présente dans tout le bassin méditerranéen, ainsi qu’au moyen orient. Les adultes sont «floricoles», ils consomment le pollen et le nectar des fleurs, particulièrement des rosaceae. Lorsque leur nombre est important, ils peuvent occasionner des dégâts importants dans les vergers (pommier, poirier, pêcher, agrumes, actinidia…) ou dans les cultures florales (rosiers, rosiers de mai, pivoines…) en consommant les étamines ou en endommageant les pistils. Depuis quelques années des dégâts importants sont signalés dans le Var sur pivoines. De jeunes adultes peuvent être observés dès l’automne au cours de journées ensoleillées, mais leur grande activité se situe au printemps, à la suite d’une longue période d’hivernation. Après l’accouplement, la ponte se fait de préférence dans un sol humifère et la vie larvaire se déroule de juin à août.

La cétoine grise mesure de 8 à 14 mm. La larve de la cétoine grise est comme la larve de la cétoine dorée bénéfique pour l’agriculteur car elles consomment des débris végétaux contribuant ainsi au cycle carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu’elles transforment en un humus particulièrement riche et apte à absorber l’eau.

La lutte contre les cétoines adultes est difficile, il n’est pas question de proposer des traitements phytosanitaires car les fleurs visitées par les cétoines le sont aussi par les insectes pollinisateurs, sur les petites surfaces on peut manuellement récolter les adultes sur les fleurs.

Certains agriculteurs posent au pied des plantes des récipients (jaune de préférence) remplis d’eau avec un peu de sirop de fleurs de rose, les cétoines gourmandes se font ainsi piégées !!!

MARCEL CAPORALINO

SAS TERRES D’AZUR