Courges, courgettes : Protection de départ

Les champignons telluriques provoquent chaque année des dégâts plus ou moins importantes sur les cultures de courges et courgettes, les agriculteurs devront mettre en place un maximum de mesures prophylactiques pour éviter ou réduire les attaques de ces champignons car les substances chimiques homologuées (il y en a peu !) sont peu efficaces. Parmi ces champignons, les plus fréquents sont : la fusariose à pourriture du collet et des fruits due à Fusarium solaniF. cucurbitae; la pourriture noire des racines due à Phomopsis sclerotioides; les fontes de semis dues à Phytophthora capsici; la sclérotiniose due à Sclerotinia sclerotiorum; le rhizctome brun dû à Thanatephorus cucumeris.

En 2015, nous avons observé dans les Alpes-Maritimes des attaques assez graves dues à la fusariose et au rhizoctone.

La Fusariose à pourriture du collet et des fruits
(Fusarium solani F. sp. cucurbitae)

Ce champignon parasite les plantules, les plantes et les fruits à tous les stades de leur développement. Les plantes malades flétrissent plus ou moins aux moments les plus chauds de la journée, ces flétrissements sont parfois réversibles. Dans les cas les plus graves, les plants finissent par se dessécher entièrement. C’est au niveau du collet qu’on observera des tissus altérés humides avec une teinte sombre à brunâtre; la pourriture finit par ceinturer la tige sur plusieurs centimètres, on peut rencontrer ces pourritures plus en hauteur sur la tige, à partir de blessures ou de restants de feuilles sénescentes. La portion de tige près de la surface du sol est couverte par un mycélium de couleur blanche à rosâtre. Les fruits peuvent aussi être attaqués, on observera alors une pourriture humide et molle sur ces derniers.

La rotation des cultures (3 à 4 ans) est un moyen de lutte efficace pour ce champignon qui se maintient mal dans le sol. Les désinfections de sol limitent les attaques de fusariose. Il est essentiel en cours de culture d’éliminer les plantes malades dès l’apparition des premiers symptômes. En début d’attaque , on pourra faire 2 à 3 applications à 8/10 jours d’intervalle , de BACTOFUS + V6 ( ces produits potentialisent et activent les défenses de la plante ). Ils sont autorisés en Agriculture Biologique. Les outils utilisés pour diverses interventions dans les parcelles contaminées seront bien nettoyés avant leur emploi dans les parcelles saines sans oublier les roues des tracteurs, les bottes des différentes personnes travaillant dans les parcelles. Après la récolte les plantes avec leurs racines seront sorties et éliminer.

Le rhizoctone brun (Thanatephorus cucumeris)

Le rhizoctone brun est présent dans tous les sols maraichers, il peut sévir en pépinière sur jeunes plantules et sur plantes adultes. Les dégâts se caractérisent par des lésions jaunâtres à brun sur les racines et le collet. A terre, un chancre peut ceinturer le collet entrainant la mort de la plante. Sur les tissus altérés ou à proximité, on peut observer le mycelium brun de ce champignon sous la forme de discrets filaments isolés.

Aucun fongicide n’est homologué pour cet usage; l’apport de TRIANUM (Thichoderma harzianum) qui forme une barrière physique autour des racines, peut s’avérer très intéressant pour lutter contre le rhizoctone et d’autres champignons telluriques. Il conviendra aussi de maitriser le climat afin d’éviter les excès d’humidité et de températures. Dans les sols fortement contaminés, une désinfection pourra être envisageable, il faudra veiller aussi à avoir une bonne fertilisation (attention aux excès), enfin la rotation des cultures est encore ici un élément essentiel pour éviter la propagation du champignon.

Marcel CAPORALINO

SAS Terres d’Azur

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