Maladie non parasitaire et carence de la vigne

Si de nombreuses maladies s’attaquent à la vigne, notamment le mildiou (Plasmopora viticola) et l’oïdium (Uncinula necator) dans notre région, d’autres symptômes (sur feuilles, sur fruits …) sont souvent observés; ils sont dus à des problèmes non parasitaires ou à des carences.

Le millerandage

Le millerandage se caractérise par un développement hétérogène des grappes. Les grains millerandés restent petits, verts et sans pépins (apyrènes) alors que les autres grossissent normalement. A maturité, ils sont plus sucrés et moins acides. Ce phénomène à plusieurs causes : une fécondation imparfaite en période chaude succédant à une floraison en période froide, une carence en bore, des facteurs génétiques, des effets secondaires d’attaques parasitaires.

Deux applications de QUICELUM (hormones + vitamines) en encadrement de floraison peuvent limiter le problème.

Dessèchement de la rafle

Le dessèchement de la rafle est un problème physiologique complexe qui apparaît certaines années et touche plus spécifiquement certaines parcelles ou situations du vignoble et certains cépages. Les organes attaqués sont les rafles et les grappes. On observe une formation de nécroses et de crevasses sur la rafle à la venaison provoquant le dessèchement partiel ou total de la rafle. Cette maladie physiologique est favorisée par un déséquilibre en potassium, calcium et magnésium, régulateurs de la circulation de l’eau dans la plante.

Carence en bore

La carence en bore peut s’observer sur toutes les parties de la plante, les feuilles sont nécrosées sur le bord ou entre les nervure, le limbe foliaire est épaissi et recroquevillé. Il est aussi boursoufflé, plus épais et coriace chez les jeunes feuilles. Les jeunes sarments sont aplatis, en fourche, entre-noeuds raccourcis, trapus, fissurés, extrémités nécrosées. Les jeunes grappes peuvent se dessécher, avoir une croissance limitée, avec un brunissement et un éclatement des baies. Des apports de bore (BOROPLUS) peuvent résoudre le problème.

Carence en fer

Cette carence se caractérise par une chlorose du limbe foliaire à l’exception des nervures qui restent vertes, il peut s’ensuivre des nécroses marginales et inter-nervaires, des dessèchements, des coulures de grappes et dans les cas les plus graves la mort de la plante entière.

Plusieurs spécialités à base de fer (OSIRYL FER , FERRILENE TRIUM) peuvent régler le problème.

Carence en magnésium

Cette carence se manifeste d’abord sur les feuilles âgées. Celles-ci prennent une coloration jaunâtre pour les cépages blancs et rougeâtre pour les cépages rouges, d’abord marginale puis s’étendant progressivement à toute la zone inter-nervaire avec une délimitation nette. Les nervures et les zones proches restent vertes. Dans les cas graves, les feuilles se nécrosent et tombent. Les symptômes sont plus accentués sur les feuilles voisines de la grappe. Attention aux apports en potasse trop important. On pourra intervenir avec des applications avec du magnésium naturel ( SUGAR TRANSFERT PLUS ).

Carence en manganèse

Elle s’observe dans un premier temps sur les feuilles les plus basses, celles-ci présentent un jaunissement marbré internervaire. Les grappes sont plus petites avec une maturité incomplète elle s’observe surtout  en sol alcalin (pH > 7). On peut corriger les carences en manganèse avec 2 à 3 applications de chélate de manganèse ( CHELAL Mn ).

Carence en potassium

Les symptômes se manifestent par des décolorations marginales jaunâtres, avec des zones translucides, après la véraison, ont peut observer un enroulement du limbe foliaire, des brunissures, un dessèchement et une chute des feuilles. Les sarments ont un mauvais aoûtement, la productivité de la vigne est réduite.

Conclusion

Lorsque vous êtes confrontés à ce type de symptômes, il ne faut pas conclure trop hâtivement à une quelconque carence, des analyses physiques et chimiques du sol s’imposent.

Marcel CAPORALINO

SAS Terres d’Azur

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