Pyrale du buis

La pyrale du buis (cydalima perspectalis) a été observé pour la première fois en France 2008. La colonisation du territoire français a été rapide, puisque aujourd’hui, plus de 80 départements sont concernés. Le buis, pierre angulaire du jardin à la française, est menacé par cette invasion.

La chenille est reconnaissable à sa tête noire luisante et son corps vert clair strié longitudinalement de vert plus foncé. On note la présence de verrues noires et de poils blancs isolés. Non urticantes, ces chenilles possèdent, entre leurs 3 paires de pattes, 5 paires de fausses pattes abdominales. Elles mesurent de 35 à 40 mm au dernier stade de leur développement, juste avant la nymphose. Les papillons ont une envergure de l’ordre de 4 cm. Les ailes sont blanches avec les bordures marron.

A 25° C, la durée totale du cycle est de 45 jours en moyenne. Les femelles adultes vivent en moyenne 12 jours contre 15 pour les mâles (on compte autant de mâles que de femelles dans les populations observées).

La femelle pond ses œufs sur la face inférieure des feuilles du buis. Tout au long de sa vie, une femelle pond un total moyen de 800 œufs : ce qui implique une prolifération rapide.

La pyrale est capable d’adapter son cycle de développement aux conditions locales avec un nombre de générations variant de 2 à 4 par an.

Les vols de papillons de la pyrale du buis s’observent entre avril et octobre avec des pics de vols et donc de pontes, en juin/juillet, puis en septembre. La dernière génération passe l’hiver dans des cocons et émerge en mars, c’est donc à partir du mois de mars que les attaques de chenilles ont lieu.

Les chenilles, qui se nourrissent des feuilles et de l’écorce du buis peuvent ainsi provoquer des dégâts très importants. La chenille laisse derrière elle des fils de soie et des déjections nuisant considérablement à l’aspect esthétique des buis. Les chenilles commencent par se nourrir des feuilles de l’intérieur du buis, rendant la détection tardive et donc difficile à contrôler.

La lutte débute par la surveillance:

Dés le mois de mars, inspectez l’intérieur des buis à la recherche des chenilles, attention elles sont difficiles à voir. Si vous observez des fils de soies, des déjections, il est probable qu’elles soient là, mais que vous ne les avez pas vues.

En cas de présence, vous pouvez utiliser un produit à base de Bacillus thuringiensis vs kurstati ( LEPINOX PLUS); le traitement à base de BT doit être pulvérisé sur toute la surface  des buis. Le BT est sensible aux rayons ultra-violet, il est donc conseillé de traiter en fin de journée ou par temps nuageux. Il est important de pulvériser l’ensemble du feuillage (faces supérieure et inférieure des feuilles) et de renouveler le traitement une dizaine de jours après ou en cas de pluie.

Veillez à ce que l’eau de pulvérisation est pas un pH de 6. Si le pH de l’eau est supérieur à 7 il faudra ajouter à la bouillie PH-4 ECO.

Mise en place de pièges à phéromones:

Dans notre région les pièges peuvent être mis en place dés le mois d’avril. Ils peuvent être utilisés en monitoring ou comme piégeage de masse. La capsule à phéromones sera à renouveler tous les mois. Les phéromones émises par les diffuseurs vont attirer les papillons mâles qui seront piégés.

Ils existent plusieurs types de piège. Pour le monitoring, je choisis le piège à entonnoir .

Lâcher de parasitoïdes:

Si la pression de la pyrale du buis est très importante et si le piégeage combiné aux traitements BT vous semble insuffisant, on peut se faire aider par les trichogrammes. Ce micro-hyménoptères dépose ses œufs dans ce ravageur et empêche ainsi la naissance des chenilles.

MARCEL CAPORALINO

SAS TERRES D’AZUR